Presse
Enjeux éthiques relatifs à la vaccination contre la Covid-19 des enfants et des adolescents
Le CCNE s’est penché à deux reprises sur la question de la vaccination depuis le début de la crise sanitaire. Le premier texte rendu le 18 décembre 2020 constituait une réponse à une saisine du ministre des Solidarités et de la Santé et s’inscrivait dans un contexte d’incertitude en matière de vaccins (disponibilité, risques, possibilité de réduire la transmission) et d’identification des groupes de population à risque. Ce texte posait les bases d’un cadre éthique devant déboucher sur une stratégie vaccinale chez l’adulte et mettait en exergue la nécessité du recueil du consentement et donc de l’information des personnes. Il éliminait de facto une obligation vaccinale pour les personnes adultes.
Le second texte, publié le 29 mars 2021, a été élaboré avec la Conférence nationale des espaces de réflexion éthique régionaux et portait notamment sur la vaccination des professionnels de santé. Il rappelait que la vaccination pour tous les professionnels de santé et les professionnels médico-sociaux représentait un enjeu éthique et déontologique fondamental, et souhaitait que la dynamique positive de vaccination constatée se poursuive et s’accélère chez ces professionnels (ce geste s’appuyant sur une éthique de la responsabilité et de la solidarité, ainsi que sur le principe de non-malfaisance).
La question se pose donc d’ouvrir la vaccination à une partie de la population plus jeune qui n’est que peu affectée par des formes sévères de la Covid-19. Il s’agit là d’une question soulevant des enjeux éthiques pour laquelle le ministère des Solidarités et de la Santé a souhaité recueillir l’avis du CCNE le 27 avril 2021.
Il s’agit d’une question complexe compte tenu tant des connaissances que l’on a du virus, que des différentes stratégies envisageables pour en contrer la propagation, ainsi que les conséquences de ces vaccins sur la santé globale de la population. L’ouverture de la vaccination aux mineurs pose aussi la question de leur consentement libre et éclairé.
Toutefois, le CCNE regrette que l’annonce gouvernementale d’ouverture de la vaccination aux adolescents ait été faite avant que son avis ait été rendu.