L'éthique à l'international

Le Nuffield Council on Bioethics (Royaume-Uni) publie ses réflexions sur les questions éthiques et politiques de la gamétogenèse in vitro.

  • Nuffield Council on Bioethics
  • gamétogenèse in vitro
  • Procréation
  • Rapport

Le rapport examine la technologie de gamétogenèse in vitro (GIV), qui vise à créer en laboratoire des ovocytes ou spermatozoïdes viables, à partir de cellules souches embryonnaires ou de cellules reprogrammées (par exemple des cellules de peau). 

Bien que cette technologie ne soit pas encore utilisée en clinique en Royaume-Uni, les progrès de la recherche, notamment sur des animaux, laissent entrevoir qu’elle pourrait, à terme, révolutionner la reproduction humaine.

Le rapport met en avant les avantages potentiels :

  • offrir des alternatives à l’infertilité, sans avoir recours à la collecte d’ovocytes via des procédures invasives.
  • permettre à un plus large éventail de personnes, par exemple des couples de même sexe, d’avoir des enfants génétiquement liés aux deux parents.
  • potentiellement augmenter les possibilités en matière de diagnostics génétiques préimplantatoires, en rendant disponibles davantage d’embryons. 

Mais la gamétogenèse in vitro soulève de nombreux défis et interrogations éthiques, légaux et sociaux :

  • le consentement : comment encadrer l’utilisation de cellules souches issues d’un donneur pour créer des gamètes ?
  • la notion de filiation : si des gamètes sont issus de cellules de plusieurs personnes, voire d’une seule, qui sera reconnu·e comme parent légal·e ?
  • le droit des enfants nés par gamétogenèse in vitro à connaître leurs origines génétiques.
  • l’équité d’accès : si la gamétogenèse in vitro devient un traitement possible, comment garantir qu’il soit accessible à tous, et non réservé à une minorité ayant les moyens ?
  • la sécurité et les risques sanitaires : avant toute application en clinique, des tests rigoureux seront nécessaires, ainsi qu’un débat éthique et sociétal approfondi.
  • la régulation : les législations actuelles (par exemple au Royaume-Uni) interdisent pour l’instant l’usage clinique de la GIV, mais autorisent la recherche. Des modifications légales seraient donc indispensables pour envisager un usage en pratique.

Le rapport appelle à une gouvernance prudente, transparente et prospective : un engagement conjoint des scientifiques, des éthicien·ne·s, des législateurs, des décideurs politiques, et du public, est indispensable pour évaluer les avantages, les risques, et les implications sociétales de la gamétogenèse in vitro avant toute mise en œuvre clinique.

Le rapport est disponible (en anglais uniquement) sur le site officiel du Nuffield Council on Bioethics.